En 1983, le philosophe Gilbert Simondon estimait que « La technologie approfondie doit apprendre non seulement à inventer du nouveau, mais à réinsérer l’ancien et à le réactualiser pour en faire un présent sous l’appel de l’avenir ». Quarante ans plus tard, tout ceux qui réfléchissent à l’avenir de notre civilisation en conviennent : les technologies qui pourront relever les défis matériels, énergétiques, informationnels et environnementaux ne correspondent pas forcément aux promesses futuristes des innovations accélérées récentes ; ce sont celles qui fondent un avenir moins éphémère pour les vivants et les machines dans leurs milieux intriqués.
La pensée contemporaine doit concevoir cet avenir en faisant appel à la convergence de multiples disciplines et en surmontant la désorientation actuelle qui résulte de l’abandon des représentations linéaires du progrès technique : des technologies dominantes préemptent la vision du futur alors qu’elles sont des « zombies » (elles sont mortes au regard des exigences de la survie de l’espèce), tandis que d’autres, négligées, oubliées ou enfouies dans des traditions locales, possèdent sans doute de plus grands potentiels.
D’où cette interrogation : où sont les technologies d’avenir ? De la philosophie des techniques à la science-fiction, en passant par l’histoire, la physique, les méthodologies de la conception, l’architecture ou la prospective éco-technologique, ce colloque interrogera ce qui définit une technologie d’avenir. De façon à la fois spéculative et concrète, nous approfondirons des enjeux tels que la redéfinition des obsolescences en fonction des échelles, l’étude des couplages et découplages entre les technologies et leurs milieux associés, les implications de « l’écotechnologie », la réflexion sur les affects technologiques, l’opportunité de stratégies de bifurcation et les orientations technopolitiques à privilégier pour l’avenir.
À l’ère de la coexistence des flux massifs d’information, des crises énergétiques, sanitaires et militaires, et des dérèglements climatiques, la réflexion technologique se doit d’élaborer de nouveaux critères pour penser le progrès dans toutes ses dimensions, pour dépasser l’addiction à la puissance, et pour inventer la « Right Tech » qui réponde à l’appel de l’avenir.
Jour, Date : Du mercredi 5 août au mardi 5 septembre 2023
Lieu : Centre culturel international de Cerisy, 2, Le Château – 50210 Cerisy-la-Salle, France
Langue de travail : Français
Direction : Manifestation proposée par le Centre culturel international de Cerisy Vincent BONTEMS (INSTN – CEA), Christian FAURÉ (OCTO Technology), Roland LEHOUCQ (CEA Saclay)
Coordination : Stefano Aloise, Fondation suisse d’études et Edith Heurgon, Centre culturel international de Cerisy
Administration : Nathalie Ellington, Fondation suisse d’études
Nombre de participant-e-s : 10
Public cible : Etudiant-e-s de la Fondation suisse d’études ayant une bonne maitrise active au moins du français.
Préparation : Les informations seront communiquées dans un deuxième temps
Coûts : Les frais d’inscription, d’hébergement et des repas sont pris en charge par la Fondation. Les participant-e-s organisent leur voyage eux-mêmes ; la Fondation rembourse les frais de voyage depuis la frontière en Suisse sur le territoire français (en train, classe économique).
Franchise : 100 CHF à la charge des participant-e-s